Le beau parcours des Lions de l’Atlas à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) nous rappelle l’épopée victorieuse de 1976, en Ethiopie. Ahmed Faras, capitaine et ballon d’or africain, nous raconte cette épopée pleine de bonnes et de mauvaises surprises.
Avant d’atteindre la phase finale de la CAN en 1976, le Maroc est passé par les éliminatoires. Comment s’est déroulée cette campagne ?
Vous savez sans doute qu’à l’époque, il n’y avait pas de liaison aérienne directe avec la majorité des capitales africaines. C’était une contrainte de plus, qui rajoutait à la difficulté d’affronter ces sélections. Côté football, nous ne connaissions jamais les équipes adverses. Nous partions dans l’inconnu. En plus, nous faisions face à d’autres obstacles liés au climat et aux difficiles conditions d’hébergement et d’accueil.
Quelle est la sélection qui vous a posé le plus de problèmes pendant les éliminatoires ?
En dehors de la Gambie, que nous avons facilement dominée (3-0) à l’aller et au retour), nous avions affaire à trois sélections fortes : le Ghana, le Sénégal et la Libye. Nous ne nous sommes qualifiés qu’après une séance de tirs au but, à l’issue du dernier match face au Ghana, à Casablanca. J’avais dû déclarer forfait pour ce match, pour cause de blessure. C’était en août 1975 et je m’en souviens comme si c’était hier. J’ai suivi le match à partir du banc des remplaçants.
La blessure n’a-t-elle pas remis en cause votre participation à la CAN en Ethiopie, quelques mois plus tard ?
Immédiatement après le match contre le Ghana, la Fédération m’a envoyé dans une clinique spécialisée en France. Un mois plus tard, quand on m’a retiré le plâtre, c’est le choc : mes deux pieds ne pouvaient plus supporter le poids de mon corps. J’étais faible, trop faible. Un cauchemar. A ce moment, ce n’est pas seulement ma participation à la CAN qui est compromise mais toute ma carrière. Je craignais le pire. Mais ma foi en Dieu et ma volonté m’ont aidé à dépasser cette pénible épreuve, au prix de longues séances de rééducation.
Propos recueillis par Omar Jari
Lire la suite de l’interview dans Zamane N° 75