Si on devait citer une seule référence pour l’histoire du Maroc, l’œuvre d’al-Nasiri
(1834-1897) serait la première à venir à l’esprit. Mais l’autorité en matière d’histoire a contribué à cacher d’autres facettes de cet homme qui ne sont pas moins importantes.
Ahmed Ibn Khalid al-Nasiri est né dans la ville de Salé en 1834. Son père, Khalid, avait émigré de son pays natal, Tamegrout, dans la vallée du Draâ, où son ancêtre, Sidi Mohamed Ibn Nasir (mort en 1676), avait fondé la zaouïa nasiriya au XVIIe siècle. Depuis leur installation à Salé au début du XIXe siècle, les Nasiriyine n’ont cessé de s’affermir comme une famille de notables dans une ville où ils avaient l’avantage d’appartenir à une grande zaouïa, mais aussi de détenir une fortune non négligeable sous forme de biens immobiliers et de capitaux qu’ils investissaient dans l’agriculture et le commerce. Ahmed Ibn Khalid était le seul parmi ses frères à se consacrer à l’acquisition du savoir. Toutefois, sa stature intellectuelle fut telle que les Nasiriyine ont pu se tailler une place privilégiée au sein de l’élite slaouie grâce à leur richesse, mais surtout à leur capital spirituel et intellectuel. Le parcours scolaire d’al-Nasiri était celui de tout étudiant marocain jusqu’à l’avènement du Protectorat au début du XXe siècle. Après la mémorisation du Coran, l’étudiant était orienté vers l’acquisition des disciplines traditionnelles tels le fiqh, la grammaire, la logique, le soufisme, etc. Toutes ces sciences étaient à sa portée dans les medersas de Salé, car cette ville comptait encore parmi les centres majeurs de l’enseignement traditionnel au Maroc.
Par Mohamed El Mansour
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 52
A la lecture de l’article sur Al-Nasiri (N° 52), il apparait que la photo de la page 75 n’est pas la medersa de Salé mais celle de Bou Inania à Fès..
Cordialement