Il était une fois Mohamed Khalil Belahcen Essahraoui, grand résistant, passé par les geôles du Protectorat et du Maroc indépendant, et dont le combat peut se résumer en une phrase : l’éducation est la meilleure forme de résistance.
Au début des années 1920, Casablanca est déjà une ville moderne : elle abrite une forte concentration de la population européenne, le premier port et les premières usines du pays, et son espace extramural commence à changer de physionomie. Les cités ouvrières et les bidonvilles y poussent comme des champignons au milieu des champs et des prés. La population de l’ancienne médina, largement originaire de la Chaouia, se mélange aux immigrants issus des quatre coins du pays. Dans ce melting-pot, certains, originaires des grandes villes impériales comme Fès et Marrakech, étaient en quête de nouvelles opportunités ; d’autres avaient fui les régions ravagées par des années de « pacification » coloniale ; d’autres enfin, des fellahs, victimes de la colonisation foncière, avaient été dépossédés de leurs terres, avant de se retrouver à Casablanca, vivants de menus travaux pour survivre en attendant des jours meilleurs.
C’est dans ce Casablanca qu’est né en 1921, Mohamed Khalil Belahcen Essahraoui. Fils d’un fqih qui a émigré une décennie auparavant du sud du pays, le jeune Mohamed Khalil grandit à Derb Ghallef, où il suit les cours du fqih Mettougui. Ce dernier, à la tête d’une école libre, est un salafiste sympathisant du nationalisme naissant…
Par Mostafa Bouaziz
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