Il fut un temps où naviguer près des côtes marocaines pouvait s’avérer périlleux, voire mortel. Ceux dont les navires se sont échoués au large de nos côtes ont goûté à l’«hospitalité» de leurs hôtes.
Il existe une littérature abondante sur les captifs pris au large en Méditerranée, qui a alimenté tout un corpus sur les corsaires – que l’on appelle aussi jihad maritime- et la piraterie. Les captifs des côtes de l’Atlantique n’ont pas eu le même intérêt. Pourtant, les cas de captivité étaient fréquents au large de Founty, au sud d’Oued Noun, cap Juby, Bojador ou Cap blanc. C’était le passage obligé vers les Iles Canaries ou l’Amérique Latine. Les naufrages étaient courants également, vu l’état des navires, les côtes accidentées et les techniques de navigation encore approximatives. Certains naufragés et rescapés ont nourri cette littérature des captifs. Ils étaient source d’argent et de prestige pour les chefs de tribu et caïds, qui devenaient des interlocuteurs directs des consuls européens, d’un relais du sultan ou d’un intermédiaire.
Pour le Maroc, l’intervention du Makhzen et ses relais pour la libération des captifs était un argument des liens qui ont toujours existé entre tribus sahariennes et sultans.
Par Hassan Aourid
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