Abdelmoumen Diouri est un des opposants les plus emblématiques au régime de Hassan II. Torturé, condamné à mort, puis expulsé du pays, son « cas » deviendra une affaire d’État, mais aussi une affaire personnelle entre lui et Hassan II. Son délit ? Un livre qui fourmille de révélations plus accusatrices les unes que les autres contre le roi et son pouvoir.
Abdelmoumen Diouri est né en 1938 à Kénitra. Son père est alors détenu par les autorités du Protectorat pour activités anticolonialistes. Mohamed Diouri est l’un des nationalistes les plus en vue de Port Lyautey, nom colonial de la capitale du Gharb. Il est arrêté lors de la grande rafle antinationaliste de 1937 suite à laquelle des leaders nationaux comme Allal El Fassi ou Mohammed Belhassane El Ouazzani sont envoyés en exil, qui à l’intérieur qui à l’extérieur du pays. Des dizaines d’autres activistes et simples patriotes sont arrêtés et restent de longues années en prison. Diouri père séjourne plus précisément à la prison agricole de Aïn Ali Moumen dans la Chaouia, pas loin de la ville de Settat. Il décide donc de gravir à jamais son passage par ce lieu-champ d’honneur, selon l’échelle des valeurs des patriotes de l’époque, en nommant son fils d’après lui.
Par Maâti Monjib
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 53