En 1960, la France expérimentait, dans la région algérienne de Reggane, ses premiers tirs atomiques. Paris minimise l’impact des radiations, mais contamine un large périmètre qui inclut le Maroc. Rabat réagit avec virulence, d’autant que Mohammed V considère le site des essais comme un territoire chérifien. L’affrontement est frontal.
Gerboise bleue : loin de l’inoffensif petit mammifère du désert, ce nom est celui du code militaire utilisé par l’armée française pour désigner la première bombe A de l’histoire de la république. Celle-ci explose au cœur du désert algérien, à une centaine de kilomètres de la ville de Reggane, le 13 février 1960. D’autres « gerboises » de différentes couleurs suivent tout au long de l’année. Malgré de vives protestations auprès des Nations Unies, dont celles du Maroc, rien n’y fait. Paris fait la sourde oreille et s’installe confortablement dans le cercle très fermé des puissances nucléaires. En gage de bonne foi, la France assure que l’impact de ses essais atomiques au Sahara est minime et qu’aucune population civile n’est mise en danger.
Par Sami Lakmahri
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