Le paradis perdu des musulmans, l’était aussi pour les juifs et les chrétiens. Jamais dans l’histoire une terre n’aura été aussi tolérante, aussi mélangée, aussi resplendissante…jusqu’à ce que la stupidité des hommes y mette fin.
Quand les Américains avaient décidé d’agir en honest broker (un honnête intermédiaire) pour régler la question palestinienne, au lendemain de la première guerre du Golfe de 1991, ils avaient choisi Madrid pour abriter la conférence de paix entre Arabes et Israéliens. La symbolique était forte dans cet espace qui, à un moment de l’histoire, avait abrité chrétiens, musulmans et juifs, avec son «brevet d’invention», la tolérance, et son essence, la convivencia (la cohabitation). «Ce qui a été sera», pour paraphraser un vers d’Aragon, pensait-on. Et on croyait, par volontarisme, rééditer le précédent historique andalou. Mais est-ce à l’histoire, et/ou à la géographie, qu’il faut imputer la réussite de ce brevet d’invention, sublimé et fantasmé ?
L’Andalousie n’est pas qu’un espace géographique, ou une séquence historique, mais une idée, et c’est pour cela qu’elle a la vie dure et se moque des configurations géographiques, des découpages idéologiques, non sans grincement chez nos voisins du nord.
Par Hassan Aourid
Lire la suite de l’article dans Zamane N° 75