Traditionnellement, le 20 juin est l’occasion de rendre hommage aux centaines de victimes des «émeutes du pain» qui ont secoué le royaume en 1981. Cette fois, l’agitation sociale dans le Rif a rendu nerveuses les autorités.
Le 36ème anniversaire des «émeutes du pain» a, cette année, créé bien des remous. D’habitude si conciliantes avec les commémorations liées « aux années de plomb», les autorités ont cette fois montré leurs réticences quant à la tenue des marches aux bougies, en hommage aux centaines de victimes et de disparus de la répression de 1981. Le 15 juin dernier, soit cinq jours avant la tenue de la marche prévue dans plusieurs villes du royaume, le ministère de l’Intérieur a informé les sections locales de la CDT (Confédération démocratique du travail), de l’interdiction de la manifestation. Le syndicat, organisateur des commémorations, a rendu publique la décision gouvernementale et exprimé son intention de maintenir la veillée. Le ministère évoque de son côté sa crainte de « troubles à l’ordre public ». En réalité, les autorités ne souhaitaient pas que des revendications liées au Hirak d’Al Hoceïma ne soient scandées par les marcheurs du 20 juin. Au final, face à la polémique qui a enflé avant la tenue de la manifestation, aucune restriction n’a été appliquée. Les marches se sont donc tenues dans quelques villes du Maroc. À Casablanca, Mustapha Brahma, secrétaire général d’Annahj Addimocrati, ou encore Nabila Mounib, du Parti socialiste unifié, ont battu le pavé. Des appels à la libération des militants incarcérés du Hirak ont bien fusé au milieu de la procession aux bougies.