La raffinerie SAMIR vit une période difficile qui menace l’approvisionnement du marché national en carburant. Comment en est-on arrivé là ? Retour sur l’histoire d’une société miroir du Maroc indépendant.
Flashback. Nous sommes au lendemain de l’indépendance, et le Maroc nouveau est alors en gestation. Entre autres chantiers, l’élaboration d’une vraie politique économique figure en tête de liste. Abderrahim Bouabid, le fringant ministre socialiste de l’Economie, monte au créneau. Il oriente clairement le pays vers l’industrialisation. Parce que l’énergie et les matières premières sont une condition nécessaire à l’industrialisation, la priorité est à la construction d’établissements nationaux dédiés à la transformation des matières premières et au développement des sources d’énergie. Globalement, l’idée est de libérer le pays de la domination étrangère et de lui assurer une certaine indépendance économique, en se procurant de l’énergie à faible prix.
Ce choix stratégique apparait clairement dans le discours que Bouabid prononce à Jerada, en décembre 1959. Extrait : «Pour créer les conditions nécessaires à l’émergence d’une industrie de base, nous avons déployé des efforts particuliers pour disposer de matières premières énergétiques en quantités suffisantes et à des prix convenables. De cette façon, la production de la Société Chérifienne de Pétrole (société héritée de la période coloniale et intégrée plus tard la SAMIR, ndlr) a augmenté, de même qu’il a été procédé à la découverte d’un gisement de gaz dans la région d’Essaouira». Le ministre socialiste conclut son discours ainsi : «L’industrialisation minière devient chez nous, comme elle l’est dans les pays industriels, une partie intégrante de l’économie nationale et un facteur essentiel du développement».
Par Smaïl Bellaouali
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