La distribution des rôles dans le milieu syndical n’a rien d’égal lorsqu’on l’aborde dans sa dimension «genre». Presque inconsciemment, les femmes sont écartées des premières positions.
Lieu d’enjeux importants et espace d’affrontements socio-politiques, la question de la femme est devenue constitutive et structurante du champ idéologique, politique et culturel marocain. De ce fait, la question de l’intégration genre (Gender mainstreaming) est devenue un leitmotiv de tous les acteurs politiques, sociaux et économiques (partis politiques, syndicats, société civile, patronat, gouvernement…).
Qu’en est-il dans les faits ? Durant ces 15 dernières années et par rapport à cette question, deux logiques interagissent et clôturent le champ de la condition de la femme au Maroc : une logique de production d’un florilège de textes qui atteste d’une avancée législative importante consacrant la prise en compte des droits féminins et une logique des pratiques qui dénote un retrait par rapport aux effets d’annonce des textes. Par ailleurs, cette situation est flagrante dans l’univers syndical censé être porteur des valeurs d’égalité, de justice et de solidarité. Partant de la situation des femmes dans les instances syndicales, deux constats s’imposent : l’écart entre les discours tenus et la posture des femmes dans les différents syndicats et le nombre infime de femmes dans les postes de décision de ces instances syndicales. Ce fait est exprimé par la notion de «glass ceiling», traduit en français par « plafond de verre » (appelé ailleurs «stickyfloor» ou plancher collant, «l’échelon gluant» ou « ciel de plomb ») qui désigne l’expression consacrée pour décrire «les barrières invisibles et artificielles, créées par des préjugés comportementaux et organisationnels», qui empêchent les femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités. Ces obstacles sont érigés verticalement (les femmes sont cantonnées dans des positions de responsabilité inférieure) et horizontalement (elles s’occupent des activités qu’on considère dédiées aux femmes et que les hommes dédaignent).
Par Ahmed Al Motamassik
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