On sait le peu d’intérêt qu’accordait le sultan Moulay Youssef à son troisième fils, Mohammed. Le futur artisan de l’indépendance n’a que 17 ans lorsqu’il est choisi par le résident général Théodore Steeg pour succéder à son père décédé en 1927. Les Marocains sont surpris d’apprendre le nom de leur souverain. Peut-être est-il le premier à s’en étonner, puisque n’étant pas l’aîné, il n’a reçu aucune éducation destinée à un futur gouvernant. Surpris, il doit l’être, d’autant plus qu’il se trouvait enfermé au palais de Meknès pendant les tractations pour la succession. Selon Jean Lacouture, un gardien du palais de Meknès du nom de Hababou, qui complotait en faveur d’un autre prétendant au trône, a accusé le jeune prince «d’avoir revendu sans permission quelques objets, des tapis, appartenant à son père». Une seconde version nous vient du docteur François Cléret, médecin de Mohammed V, qui la tiendrait du roi lui-même. Selon lui, une des femmes du sultan Moulay Youssef s’était plainte de la disparition d’un de ses colliers, offert par le sultan en personne. Avec la complicité du fameux Hababou, l’objet aurait été retrouvé dans les affaires du jeune prince Mohammed Ben Youssef. Même pour un fils de sultan injustement accusé, les sanctions peuvent être sévères. Toujours d’après le témoignage du docteur, la décision de faire de Mohammed Ben Youssef le 22e souverain de la dynastie alaouite, aurait été prise par les Français pendant sa « rétention ».
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