Le 30 juillet, le Maroc célèbre la fête du trône, la 18ème du règne de Mohammed VI. Une célébration qui vient boucler une « saison » chargée, entre élections législatives, réformes profondes, mais aussi mouvements sociaux et « hirak » dans le Rif. Et qui devrait être placée sous le signe de l’apaisement.
« Je suis le Roi de toutes les formations politiques, sans discrimination ou exclusion. Comme Je l’ai affirmé dans un précédent discours, le seul parti auquel Je suis fier d’appartenir, c’est le Maroc ». C’était l’une des phrases clés du discours de Mohammed VI, le 30 juillet 2016 à l’occasion de la Fête du Trône. Un discours principalement axé sur les élections législatives, où le roi avait rappelé le sens de l’éthique aux partis politiques et à leurs devoirs vis-à-vis des citoyens. Seulement, les élections se sont soldées par une crise gouvernementale inédite, qui a duré six mois. Entre temps, la mort du poissonnier Mohcine Fikri, fin octobre 2016, a engendré un mouvement de protestation dans le Rif, qui aujourd’hui focalise l’actualité.
Les préoccupations royales pourraient donc se tourner vers la crise du Rif. Le 4 juillet dernier, Mohammed VI a déjà donné plusieurs directives au gouvernement El Othmani, dont le retrait progressif des forces de police dans les lieux publics symboliques de la ville d’Al Hoceïma. Un signe d’apaisement, qui répond aussi à une revendication des manifestants du hirak qui voyaient dans cette présence les preuves d’une « militarisation » de la région. Récemment, le souverain a également chargé une commission d’enquêter sur les causes du retard accusé dans la mise en œuvre du programme de développement de la ville d’Al Hoceima, nommé Manarat Al Moutawassi. Une commission pilotée par Zineb El Adaoui, première femme wali du Maroc, ex-gouverneur de Kenitra et désormais à la tête de l’inspection générale du ministère de l’Intérieur (depuis le 25 juin 2017). Une grande commis de l’Etat donc, qui jouit de toute la confiance du roi. Le rapport de cette commission est censé être rendu juste avant la Fête du Trône. Servira t-il à préparer les grandes lignes du discours royal ?
Rendez-vous le 30 juillet…