Le congrès du parti de la balance, tenu les 30 septembre et 1er octobre, était très attendu par la classe politique et les observateurs. Les fractures sont apparues au grand jour et les échos d’un passé glorieux hantent toujours les esprits.
Connu désormais comme la bataille des « assiettes volantes », le premier épisode du 17ème congrès du Parti de l’Istiqlal s’est soldé par un véritable affrontement entre les partisans des deux candidats au secrétariat général, Hamid Chabat et Nizar Baraka. Des tensions prévisibles mais qui dépassent largement le cadre du débat politique. En attendant le dénouement avec l’élection du prochain secrétaire général, le parti, grandement décrédibilisé, cherche une légitimité qu’il n’hésite pas à puiser dans son histoire. Durant sa campagne, Baraka, le candidat «traditionnel», se démarque par un discours qui fait appel à « l’idéologie historique», seule à même de garantir «l’union». Outre l’héritage de l’influence politique, Nizar Baraka souhaite recourir à l’histoire et à la mémoire d’une manière bien concrète. Ainsi, le petit-fils de « Ssi Allal » propose la création d’une institution de la « pensée modérée», et surtout d’un musée à la gloire de l’action et de l’idéologie du «parti de l’indépendance». Une culture de la nostalgie qui semble illustrer à elle seule l’une des plus graves crises identitaires que traverse l’Istiqlal.