Sans la découverte extraordinaire des ossements des premiers hommes modernes, le site de Jbel Irhoud, près de Youssoufia, serait certainement resté dans l’anonymat, comme cette région aride et peu fertile où il se trouve. Etat des lieux d’un site pourtant connu des scientifiques depuis les années 1960. Reportage.
Seul dans un petit carré d’ombre épargné par l’écrasante chaleur de juin, un jeune homme pianote sur le clavier de son téléphone. à la question de savoir où se trouve Jbel Irhoud, le garçon se lève et indique de la main une lointaine colline qui se dresse à une vingtaine de kilomètres. Intrigué, il demande si notre visite est en lien avec l’annonce de la découverte des ossements humains. La confirmation de son intuition crée chez le jeune homme un enthousiasme certain. Il s’empresse de replonger dans son téléphone et le tend : « Regarde, c’est une vidéo du journal télévisé. Il parle de nous ».
Ici, l’annonce des résultats de l’analyse des pièces archéologiques, survenue au début du mois de juin dernier, n’est pas passée inaperçue. à Youssoufia, ville phosphatière située à quelque 40 kilomètres du site, seuls quelques habitants connaissent ce site, refuge des plus anciens ancêtres de l’homme moderne connus à ce jour. Dans cette bourgade de transit, également connue comme l’une des places fortes de l’Office chérifien des phosphates, les habitants évoquent « le squelette » ou encore «nos arrière-grands-pères ». Bien qu’ils aient entendu parler de la découverte, peu en mesurent la véritable portée.
Par Sami Lakmahri, envoyé spécial à Irhoud
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