Zoom sur l’épisode le plus douloureux, et sans doute le plus émouvant, du parcours du grand Abdelkrim El Khattabi : sa reddition, il y a 90 ans.
Le 27 mai 1926, il y a 90 ans donc, Mohammed ben Abdelkrim, dit Abdelkrim tout court dans l’historiographie occidentale, déposait son fusil entre les mains du colonel Corap, chef des services politiques de Taza-nord, et du général Ibos, commandant de la 2ème division marocaine. Ainsi prenait fin une insurrection déclenchée cinq ans auparavant et qui avait été jusqu’à mettre en péril le régime des Protectorats. Après la grande offensive rifaine d’avril 1925, la massive et sanglante campagne conduite par le maréchal Pétain avait eu raison de la résistance d’Abdelkrim. Après les combats du printemps 1926, qui ont permis aux Français et aux Espagnols d’occuper respectivement Targuist et le site d’Anoual, la position du leader rifain était devenue critique. A la mi-mai, Abdelkrim, alors à Tamasint, envisage de se replier sur Snada et place sa famille et ses biens à Kemmoun sous la protection d’un chef religieux, Si Ali El Mesnaoui. C’est à ce notable que le colonel Corap, alors commandant le secteur de Targuist, envoie le 23 mai la lettre suivante : « On nous a dit qu’il [Abdelkrim] s’est placé sous votre protection et qu’il prend vos conseils ; à vous de lui indiquer son chemin ; il sait que la France est généreuse lorsqu’on fait appel à sa clémence ; mais le moment s’approche où toutes les issues lui seront fermées».
Par Louis-Jean Duclos
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