En 1909, loin des regards indiscrets, l’armée coloniale espagnole subit l’une de ses plus grandes débâcles militaires. Pourtant moins célèbre que la bataille d’Anoual, celle du Ravin-du-Loup aurait très bien pu modifier les plans de colonisation dans le nord du Maroc.
« El desastre del Barranco del Lobo » (la catastrophe du Ravin-du-Loup). C’est sous cette appellation que la mémoire espagnole a choisi de retenir l’humiliation que son armée a subie face à une poignée de tribus «indigènes» dans le Rif. Pourtant, avant l’année 1909, les autorités et l’opinion publique espagnoles ne font pas des escarmouches avec les «Moros» une affaire d’Etat. Les événements qui suivent vont rapidement prendre une tournure inattendue. En réalité, la bataille du Ravin-du-Loup n’est que le clou d’un harcèlement constant de la part des tribus rifaines coalisées contre des Espagnols qui se comportent de plus en plus comme s’ils étaient en terrain conquis. Le Maroc, quant à lui, n’est guère en situation de stabilité.
Par Sami Lakmahri
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