Le manuel d’histoire n’est pas un simple support de transmission de connaissances. Il représente un moyen privilégié pour l’éducateur désireux de transmettre des modèles d’assimilation. Comment se fabrique la version autorisée de l’histoire ?
Avant de nous interroger sur la confection des manuels d’histoire actuellement en usage, rappelons brièvement l’historique de ces manuels depuis l’indépendance du Maroc. Hormis « L’Histoire du Maroc » (Hatier, 1967) destiné avant tout à répondre aux besoins de ceux qui enseignent l’histoire au Maroc et des étudiants de l’enseignement supérieur, il y a lieu de citer les « Cahiers d’histoire » pour les classes du premier cycle et les « Recueils de textes » pour les classes du second cycle, tous en langue française puisque, jusqu’au début des années 1970, l’enseignement de l’histoire et de la géographie s’effectuait dans la langue de Molière. Après ces actions pionnières menées pour l’essentiel par des enseignants français, avec la collaboration de quelques Marocains, le Maroc va s’engager dans un processus d’arabisation et de marocanisation des manuels d’histoire. Ainsi, on connaîtra trois générations de manuels : celle de 1970 caractérisée par la volonté de décolonisation et de mise en valeur de l’histoire nationale ; celle de 1987 voit le recours à la pédagogie par objectifs et par un relatif repli sur l’histoire islamique, et celle de 2002 qui privilégie l’abandon du manuel unique et l’approche par compétences. C’est sur la fabrique des manuels de cette troisième génération que nous allons nous pencher en faisant ressortir les avancées, les insuffisances et les attentes.
Par Mostafa Hassani Idrissi & Mohamed Sahod
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