Dès l’Indépendance du Maroc en 1956, les nouvelles autorités marocaines dressent une liste des Français à expulser du territoire.La France, sans hésiter, trouve la parade…
Quand le Maroc recouvre son indépendance en 1956, Rabat procède de manière assez rapide à une politique d’expulsion de résidents français dont la présence était jugée indésirable. C’est une affaire peu connue et qui garde encore ses secrets, tant qu’un travail de recherche spécifique n’a pas été mené sur la question. On sait, par exemple qu’entre le 11 et le 12 septembre, quelques mois après la déclaration d’Indépendance, les autorités marocaines expulsent manu militari les ressortissants français membres de Présence française, une association d’ultra-colonialistes dont beaucoup appartenaient à l’ODAT (Organisation de défense antiterroriste) et avaient du sang sur les mains. Impitoyable, le gouvernement ne leur laisse même pas le temps de régler leurs affaires, tant il est vrai que ces extrémistes avaient déjà commencé à faire leurs valises après la signature des accords d’Aix-les-Bains. Le Maroc en profite aussi pour vider ses cellules carcérales et chasser de ses prisons les détenus français de droit commun, qui sont encore sous les verrous au moment de l’Indépendance. Ces derniers ne sont pas pour autant libérés. Mais, même s’ils résident au Maroc depuis des générations, ils sont dirigés vers l’Hexagone où les autorités françaises décident de leur sort. Serou et Bertrand, deux des auteurs d’un attentat manqué contre Pierre Mendès-France à Rabat (auquel avait participé un certain Bob Denard, qui deviendra plus tard un mercenaire mondialement connu), sont sortis de prison, conduits jusqu’à un avion et expédiés en France.
Par Adnan Sebti
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