Originaire d’afrique du Nord, le Cheval Barbe, vedette du 8ème Salon du Cheval D’El Jadida (13-18 octobre) a traversé les millénaires. Les grecs admiraient leur Vélocité, les romains en avaient peur tandis que les arabes le préféraient… À l’or et aux femmes.
Animal emblématique du Maghreb et instrument de puissance, l’histoire du cheval Barbe débute à la réhistoire. Les premiers ossements d’équidés mais également des peintures et gravures rupestres ont été découverts en Algérie, en 1880. Au XXème siècle, cependant, Gabriel Camps, éminent préhistorien français, estime que ces fossiles et gravures représentent en réalité des zèbres ou des ânes sauvages. Le chercheur défend une version diffusionniste : domestication du cheval dans un foyer unique, en Ukraine, puis «diffusion» vers l’ouest. Les conquérants Hyksos, maîtres de l’Egypte au XVIIIe siècle avant J.C, l’auraient introduit en Egypte vers 1785 avant J.C. De là, le cheval aurait continué sa route vers le Maghreb. Les représentations de chars étant plus nombreuses dans le Sud marocain et l’Ouest de l’Algérie, Camps y voit un indice d’une introduction du cheval depuis l’Espagne vers le Maroc. Or, ces représentations en Espagne sont rares et tardives, ce qui renvoie à une possible origine maghrébine voire marocaine. Peu à peu, de nouvelles découvertes puis les réexamens des restes fossiles (Kef el Moumen au Maroc et le gisement des phacochères en Algérie) bousculent les idées reçues. Ginette Aumassip, géologue française et spécialiste de la préhistoire en Afrique, formule la question suivante : «Le cheval a-t-il été introduit d’Egypte comme il est traditionnellement admis ou un cheval local a-t-il pu être domestiqué? Dans ce cas, Equus Algéricus serait-il la souche sauvage du cheval Barbe ?» (L’Algérie des premiers hommes, G. Aumassip Kadri).
Par Yassine Jamali
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