Oublié, le cérémonial de «Soltane tolba» remonterait au XVIIe siècle, sous le règne de Moulay Rachid. Une tradition qui donnait aux étudiants d’Al Qaraouiyine d’élire, le temps d’un jour seulement, leur propre sultan.
Au milieu des années 1960, le dramaturge Abdessamad Kenfaoui présentait devant le roi Hassan II une pièce intitulée Soltane tolba, interprétée par la troupe de Tayeb Saddiki. La pièce puise dans le registre de l’histoire marocaine. Il y eut même une parodie de cette tradition dans l’enceinte de la faculté des sciences à Rabat où un étudiant devait porter le sceptre d’un simulacre du pouvoir pour deux semaines. Mais, la fronde estudiantine et les effluves de mai 1968 ont décidé des rapports entre le pouvoir et les étudiants et ont mis fin à cette tradition. Les différents écrits qui ont traité de ce cérémonial s’accordent à le faire remonter au sultan Moulay Rachid, fondateur de la dynastie alaouite au milieu du XVIIe siècle. Celui-ci s’était appuyé sur des étudiants pour s’accaparer les biens du juif Ibn Maachal à Taza. La légende oscille entre deux versions : celle où les étudiants se sont dissimulés dans des jarres pour égorger le marchant juif et s’emparer de sa fortune, et une autre à connotation morale, se distançant du rapt, mettrait plutôt l’accent sur le sultan qui eût sa revanche d’un juif qui exigeait qu’on lui envoyât des concubines dans ce qui s’apparentait à un droit de cuissage. Moulay Rachid se serait dissimulé dans les habits de femme, et dans le moment d’intimité, poignarderait le juif.
Par Hassan Aourid
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