Au début du XVIIIe siècle, Moulay Ismaïl prend, sur le plan politique, la pire de ses décisions, en «partageant» le royaume entre certains de ses fils. Peu parmi ces derniers survivront à cette fatale idée du sultan.
Moulay Ismaïl a cinquante-quatre ans et a déjà des dizaines d’enfants adultes qui peuvent prétendre à gouverner une province. Le Maroc n’est pas assez grand pour contenter toute cette progéniture foisonnante et tous les fils ne sont pas aptes à diriger une région en tant que gouverneur ou vice-roi. Commençons tout d’abord par donner des exemples de ces affectations tous azimuts : Moulay Ahmed Dhahbi est nommé à la tête de la turbulente Tadla. Trois mille soldats permanents du corps des Abid Al Boukhari lui sont affectés. Car les tribus du Moyen-Atlas, tout proche, ne jurent toujours que par la zaouïa Dilaiya qui les a très fortement marqués pendant des décennies, par ses enseignements et ses maîtres soufis. Moulay Abdelmalek est nommé à la tête de Draâ avec également une troupe de trois mille hommes. Tout ce monde s’installe dans et autour de la casbah qui porte le nom de la région. Mohammed Al Âlem est affecté au Souss avec mille cavaliers. Ce personnage haut en couleur est surnommé «al-âlem» (le savant) en raison de sa grande culture et de son érudition en jurisprudence islamique et autres humanités arabes.
Par Maâti Monjib
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