Laissé à l’abandon, encore propriété de l’État espagnol, le Grand Théâtre Cervantès de Tanger a aujourd’hui un siècle d’histoire et des murs en ruines. L’avenir de ce monument colonial, alors que la ville du détroit se modernise, est aujourd’hui incertain.
Le Grand Théâtre Cervantès de Tanger fêtait il y a un an le centenaire de son inauguration. C’était le premier grand théâtre du Maroc, avec une capacité de 1 400 spectateurs. Un théâtre qui, bien que créé par des Espagnols pour rendre culte à la culture hispanique et, dans la foulée, espagnoliser une ville qui était devenue la destination d’une croissante immigration venue de l’autre rive du Détroit de Gibraltar, fut aussi le théâtre de toutes et pour toutes les communautés qui vivaient dans la ville cosmopolite dans son étape internationale et après l’indépendance du Maroc.
Le Grand Théâtre Cervantès a été construit en 1911 par un couple d’immigrés espagnols arrivé à Tanger en 1903, Manuel Peña et Esperanza Orellana, sur un terrain que celle-ci avait hérité de son oncle Frasquito El Sevillano, arrivé en 1850 dans la ville où il fit fortune. Le théâtre souffrait de difficultés économiques pour sa maintenance et fut finalement acheté en 1929 par l’État espagnol, qui en est toujours le propriétaire.
Le théâtre est dans un état de détérioration progressive depuis les années 1960 lorsqu’il ferma ses portes, faute d’assurer la tâche qui lui avait été confiée, après l’exode de dizaines de milliers d’Espagnols qui vivaient à Tanger dans la première moitié du XXe siècle.
Par Bernabé López García
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