Construit en 1927, le bâtiment néo-chérifien qui abrite aujourd’hui la wilaya du Grand Casablanca est un des monuments les plus célèbres de la ville. Pourtant, on ne connaît de lui que son horloge et son adresse…
«Lmagana laqdima», «lbaladiya», «l’horloge»… Les appellations sont diverses, mais les Casablancais s’entendent bien sur le fait qu’elles définissent toutes le siège de la wilaya du Grand Casablanca. Le bâtiment est facilement reconnaissable de loin grâce à son horloge aux quatre cadrans, portée par un campanile d’inspiration toscane et qui était visible à partir de plusieurs points de la ville jusqu’à une certaine époque.
Un plan différent du paysage final
L’esquisse de l’actuelle Place Mohammed V a été réalisée en 1914 par Henri Prost (1874-1959). Elle incluait le palais de justice, la préfecture, La Poste, la Banque du Maroc et l’Hôtel de Ville qui abrite aujourd’hui la Wilaya. Celui-ci portait également les noms de Services municipaux et le Palais de la préfecture (ksar al-âmala). Avec la Banque du Maroc, il sera le dernier édifice érigé sur la place, après la précision de l’esquisse de Prost par Joseph Marrast (1881 – 1971) en 1920. Si ce bijou architectural est d’une beauté aussi particulière qu’incontestable, il faut savoir qu’il n’est pas une reproduction originale de son plan initialement conçu. Le style vénitien esquissé en 1914 par Henri Prost n’est finalement pas retenu totalement. L’exemple calqué sur la tour Hassan est lui aussi rapidement oublié. En 1920, Joseph Marrast opte plutôt pour étirer davantage la construction. Il y a prévu des arcades plus larges avec une cour unique. En imaginant une horloge qui servirait de campanile, Marrast s’est inspiré des tours toscanes italiennes, que l’on retrouve dans les palais communaux. Celle de la Wilaya mesure cinquante mètres de haut. D’une manière plus globale, l’esquisse de la Place Mohammed V proposée par Henri Prost a connu plusieurs modifications avec Joseph Marrast. Le plan est élaboré en définissant deux ensembles de constructions, destinées au commerce de luxe, aux cafés et aux banques.
Par la rédaction
La suite de l’article est dans Zamane N° 53