La crise économique qui secoue le monde en 1929 n’épargne personne. Ce séisme n’est pas seulement enregistré en France, puissance dominante. Ses effets, à travers les colons, vont surtout concerner les masses marocaines. La paupérisation atteint son paroxysme.
Ironie de l’Histoire, la Bourse de Casablanca voit le jour en 1929. Une coïncidence pas franchement de bon augure suite au crack boursier survenu un fameux jeudi noir de cette même année, aux Etats-Unis. Le 24 octobre, des émeutes éclatent autour de la Bourse de New York, où un chaos total secoue le milieu financier. Quelques jours auparavant, des spéculateurs avaient décidé de vendre leurs actions au moment où les cotations boursières étaient particulièrement élevées. Mais l’ampleur de la manœuvre est telle que les cours des actions chutent brutalement. Avant la mi-journée du 24 octobre, 16 millions de titres sont mis sur le marché pour une valeur dérisoire. Ils ne trouvent aucun preneur. C’est la panique. Tous les secteurs de l’économie américaine, y compris ceux jusqu’alors florissants comme l’automobile, sont touchés. La panique se propage rapidement. À la fin octobre, la situation n’est déjà plus contrôlable. Les banques sont incapables de remédier à la crise, étant elles-mêmes en première ligne de la faillite générale. Leurs clients sont désormais incapables de rembourser les crédits contractés auprès d’elles. Un déficit de liquidités qui diminue drastiquement les investissements et plonge l’économie américaine dans une récession profonde.
Par Sami Lakmahri
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