Hormis le sultan Moulay Abdelaziz lui-même (1894-1908), jamais un Marocain ne s’était intéressé d’aussi près et aussi tôt à la photographie. Tayeb El Mokri, ministre des finances jusqu’en 1912, puis pacha de Casablanca de 1927 jusqu’à sa mort en 1949, est un homme en avance sur son temps. Son amour pour le huitième art se matérialise par l’installation d’un laboratoire de développement photographique au sein même de son palais de Fès. Plus surprenant, le pacha El Mokri n’hésite pas à faire de ses femmes les principaux objets de ses clichés. Des épouses loin du cliché de l’époque puisqu’elles pratiquaient toutes les quatre des instruments de musique. D’ailleurs, Tayeb El Mokri est également connu pour être un mélomane. Ainsi, il a été le premier au Maroc à importer un piano à queue, instrument dont il raffolait. Dans la même veine, le pacha de Casablanca avait fait installer dans son palais de Fès un système hydraulique complexe qui pouvait transporter le son d’une pièce à l’autre. Tant d’innovations qui font entrer ce personnage dans la légende.
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