La personnalité de Muhammad, malgré le peu que nous connaissons de lui avant la révélation, ne laisse personne indifférent. Aujourd’hui plus qu’hier, le monde cherche à comprendre d’où vient ce malaise autour de l’islam. Retour aux sources.
Pour les musulmans comme pour les contempteurs de l’islam, la figure du Prophète Muhammad, ou « le premier musulman », selon l’excellent ouvrage de Lesley Hazleton, « The First Muslim », est emblématique. Pour les fidèles musulmans, il est le modèle, l’archétype (al uswa al hassana), qui a été envoyé pour parfaire les meilleures vertus. Pour les mystiques, il est l’homme parfait (al kamel) auquel on aspire, dans l’espoir de devenir presque parfait (kummal). Allah n’a-t-il pas fait son éloge dans le Coran : « Tu es d’une moralité exemplaire », ou encore : « Si tu étais rustre, sans cœur, ils t’auraient fui ». De l’autre bord, on voulait, pour décortiquer l’islam, démythifier et démystifier la vie du Prophète de l’islam. Il y eut une longue tradition de contempteurs, de l’Eglise qui en faisait un charlatan, en passant par Voltaire, qui a consacré au Prophète une satire, « Mahomet ou le fanatisme », promise à une nouvelle vie après les attaques du 11 septembre. Sans oublier bien sûr les Orientalistes, le Père Lammens, Montgomery Watt, Tor Andrae, Maxime Rodinson… La liste est longue. Le pape Bénédict XVI, dans une conférence tenue le 12 septembre 2007, a autant épinglé le Prophète de l’islam que l’islam, qui n’aurait pas, selon lui, apporté grand-chose à l’humanité. De tels relents et contenus ressortent toujours et la tension ambiante n’est pas pour le regard serein et objectif. On en garde pour preuve le vocable « Mahomet », dans les langues latines, qui n’est que la transposition de la phrase arabe Ma Humid, le non-loué, adoptée lors des Croisades, par opposition au signifié de son nom, Muhammad, le loué.
Par Hassan Aourid
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