Après l’indépendance, le Maroc doit bâtir une armée officielle. Deux visions s’affrontent alors: celle de Moulay Hassan, qui souhaite récupérer les officiers et les soldats de l’armée coloniale afin de créer les Forces Armées Royales (FAR) et celle de l’Armée de Libération du Maroc (ALM). Celle-ci possède encore beaucoup d’armes, en circulation, et entraine des règlements de compte entre les factions de la résistance urbaine. Une certaine frange de l’ALM décide alors l’intégration des FAR. Cependant, l’autre frange de l’ALM refuse toujours de déposer les armes et de se rallier aux FAR, des colonialistes selon eux. Elle est alors envoyée dans le Sud et devient l’Armée de Libération du Sud (ALS). Une fois au gouvernement en 1959, l’UNFP, principal appui de l’ALS ne peut plus soutenir officiellement cette armée, déjà très affaiblie par ses concurrents nationalistes et ses propres dissensions internes. Lorsque le séisme d’Agadir a lieu le 29 février 1960, ce sont les FAR qui interviennent pour protéger et secourir la population tandis que les soldats de l’ALS, affaiblis et sans moyens, ne peuvent même plus sortir du Sahara sans se faire arrêter. Les FAR sont perçus comme des héros, pas eux. Le séisme d’Agadir n’a donc certes pas été l’élément déclencheur de la débâcle de l’ALS, mais plutôt le coup de grâce.
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