En janvier 1973, trois figures de l’opposition reçoivent des colis piégés. Si M’hamed Douiri et Omar Benjelloun en réchappent, Mohamed Elyazghi est sérieusement blessé par la déflagration. Les services secrets sont immédiatement pointés du doigt. Pourquoi et comment des attentats de cette envergure sont-ils passés sous silence ?
Un colis comme un autre, dûment emballé et correctement affranchi. Pourtant, ce qui ressemble plutôt à un livre est un puissant engin explosif capable de faire de gros dégâts. C’est une chance incroyable qui a permis à Mohamed Elyazghi, membre et dirigeant influent de L’UNFP (Union nationale des forces populaires), de survivre à la puissante déflagration. Il s’en tire néanmoins avec des séquelles indélébiles. Le même jour, soit le 13 janvier 1973, son camarade de parti, Omar Benjelloun, reçoit également «son» cadeau explosif. Plus méfiant, le militant de gauche échappe au pire.
Enfin, alors qu’il est en déplacement à Ifrane, M’hamed Douiri, figure importante de l’Istiqlal, reçoit un colis identique à son domicile. A son retour, il est déjà au courant des malheurs des deux leaders de gauche. L’engin de la mort ne pouvait plus constituer une menace pour lui. Cependant, ces tentatives de meurtre sont largement occultées au niveau officiel. Et pour cause, en ce samedi 13 janvier 1973, se tient un évènement capital dans l’histoire contemporaine du Maroc. Les onze officiers reconnus coupables de l’attaque de l’avion royale le 16 août 1972 sont passés par les armes. Parmi ces officiers, le lieutenant-colonel Mohamed Amekrane et le commandant Louafi Kouira semblent être au courant des attentats projetés contre les opposants de gauche.
Par Sami Lakmahri
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