Après les dernières attaques terroristes du 7 janvier dernier à Paris et la montée en force de la barbarie de « Daech », l’Occident s’inquiète en s’interrogeant sur la place de l’islam dans ses sociétés. Mais au lieu de mener une réflexion sereine et pondérée sur la question, il s’est vite laissé entraîner vers une position de confrontation qui extériorise l’islam et en fait l’ennemi juré de la civilisation, remettant ainsi le pendule de l’histoire à un temps qu’on pensait définitivement révolu. Le présent dossier essaye de diagnostiquer les causes du mal en revenant sur les soubassements historiques et idéologiques de postulats réductionnistes et exclusionnistes, d’où qu’ils viennent, en vue de déblayer le terrain et asseoir les bases d’une coexistence sincère, sans laquelle le vivre-ensemble ne serait qu’un vœu pieux et sans lendemain !
Le «choc des civilisations» qu’on avait tant redouté et essayé de repousser au cours des deux dernières décennies semble aujourd’hui bien installé. La déchirure entre les «cultures» et surtout entre l’Islam et l’Occident, n’a jamais été aussi profonde. Les élites musulmanes, y compris l’élite occidentalisée qui avait épousé sans réserve les valeurs de la modernité, sont aujourd’hui profondément déçues devant la montée de l’islamophobie dans un Occident qui a toujours voulu agir en défenseur et promoteur des valeurs universelles de la démocratie, du pluralisme et de la coexistence. En pays d’Islam, on se pose de plus en plus de questions sur la crédibilité de cet Occident et de sa modernité qui, le plus souvent, ne nous a montré que son visage hideux, fait de domination et d’oppression. À commencer par la révolution de «la liberté et de l’égalité» qui avait inauguré sa trajectoire par l’expansion coloniale en Méditerranée musulmane. Tout au long des XIXe et XXe siècles, cette Europe nous a asservis au nom de la liberté et de la civilisation.
Par Mohamed El Mansour
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Très intéressant, bonne continuation Zamane