Le réalisateur du mythique « Coiffeur du quartier des pauvres » a fait du cinéma une question de vie ou de mort. 25 ans après sa disparition, retour sur le parcours ô combien mouvementé d’un amoureux fou du 7ème art.
Au sommet de son art, à l’aube d’une reconnaissance tant attendue et mille fois méritée, Mohamed Reggab s’écroule. En ce 16 octobre 1990, le cinéaste marocain cède face à la maladie contre laquelle il se bat depuis une décennie. A 48 ans à peine, il quitte un monde qu’il a du mal à comprendre et qui l’a mal compris en retour. Si l’œuvre du cinéaste continue d’influer, la mémoire de l’homme, elle, est en voie de se tarir. Derrière des œuvres telles que Halaq Derb al-Foqara (Le coiffeur du quartier des pauvres), se cachent une volonté et une abnégation hors du commun. Car pour atteindre une telle qualité cinématographique, forte et militante, les épreuves sont légion. Seuls les plus courageux parviennent à imposer leurs griffes. Celles de Reggab s’acharnent à diffuser un cri contre l’injustice, la répression et l’hypocrisie.
Parce que le cinéaste dénonce et refuse d’assister en spectateur à une société qui va mal. Né dans une famille modeste à Safi en 1942, Mohamed Reggab est obnubilé par la pauvreté. Il n’entend pas que les Marocains ne soient pas égaux en chances de réussite. Un refus qu’il applique d’abord à lui-même. Très tôt, le jeune Mohamed se passionne pour l’art en général, la photographie en particulier.
Par Sami Lakmahri
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Je veux bien voir la pièce théâtrale halak derb El fokara, joue par les comédiens sur scène le rôle de Mohamed El habachi
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