De Hassan II, nous ne nous souvenons que du roi. Un souverain dont le règne a duré trente-huit ans ; du lendemain de l’indépendance, en 1961, jusqu’aux prémices du XXIème siècle. L’époque a son importance, elle a très certainement contribué à façonner le roi qu’il a été. Deux générations de Marocains n’ont connu que lui, c’était quasiment pour eux un demi-dieu ; une personnalité sacrée, intouchable, que beaucoup craignaient. C’est un euphémisme et une grande banalité que de dire que son règne, tout comme sa disparition, ont profondément marqué le Maroc et les Marocains (et sans doute touché une partie du monde). Et pourtant, c’est la pure vérité. Aujourd’hui encore, son souvenir est parmi nous et n’a sans doute pas fini de l’être. Le bilan de son règne a été fait et refait, maintes et maintes fois, décortiqué, analysé et critiqué, encore et toujours… Même si demeurent encore de nombreuses zones d’ombre et plusieurs questions sans réponses. De fait, tout le monde a un avis sur Hassan II : dictateur, monarque absolu et autoritaire pour les uns, visionnaire et charismatique pour les autres, redoutable Machiavel, regretté père de la nation, etc. ; et parfois même tout ça à la fois. Les positions, qu’elles soient tranchées ou nuancées, ne manquent pas.
Mais, avant d’être roi, Hassan II a été un homme. Et avant cela, un enfant. De cette période, hormis quelques ouvrages de référence, quelques archives ici et là et bon nombre d’anecdotes invérifiables, nous ne savons pas grand-chose. Le roi a occulté l’homme. C’est pourtant en sachant d’où l’on vient que l’on sait qui on est. Alors, quelles ont été l’enfance et la jeunesse de Hassan II (encore juste Moulay El Hassan), quels ont été les éléments fondateurs de sa personnalité, qu’a-t-il donc connu et traversé pour devenir le chef d’Etat que l’on connaît ? Notre dossier n’a pas la prétention de répondre intégralement à ces questions, et les investigations journalistiques ont souvent leurs limites. Néanmoins, nous avons remonté le fil de son existence avec objectivité et sans parti pris.
Dossier coordonné par la rédaction
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