Moulay Ismaïl a régné plus longtemps que tout autre sultan marocain, de 1672 à 1727. La moitié de ce règne a été consacrée à la pacification du pays, les tribus du Moyen-Atlas ayant pu tenir la dragée haute à ce sultan pendant plusieurs décennies.
Le Moyen-Atlas est relativement une montagne basse et a toujours servi de passage obligé entre le Tafilalet dans le sud-est et la plaine du Saïs dans le nord-ouest. Au cours des siècles, ce passage allait être baptisé «triq as-sultan», ou la voie royale, surtout avec les Alaouites, car c’était «l’autoroute» incontournable pour les nouveaux maîtres du Maroc. Et ce n’est pas un hasard si les autorités du Protectorat, puis celles du Maroc indépendant, n’ont jamais pensé à dissocier le Tafilalet de la région de Meknès. Au cours des cinq derniers siècles, le Moyen-Atlas a été le berceau par excellence des tribus transhumantes des Sanhaja, des tribus berbères sahariennes dont l’histoire mouvementée a profondément marqué l’histoire du Maroc. Selon E. Laoust, «les grandes tribus transhumantes sont en effet d’origine saharienne et c’est par le Sahara que doit en partie s’expliquer leur histoire». En étudiant les cas des tribus comme les Aït Youssi, les Guerrouane ou les Zemmour, E. Laoust précise que ces tribus «n’occupent leur habitat actuel que depuis un temps relativement court. Les pistes du sud sont encore jalonnées de leur passage».
Par Mohamed El Mansour
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