A la fin des années 1990, la reine de la Great Black Music n’est plus que l’ombre d’elle-même. Installée en France, Nina Simone est contrainte de fuir les Etats-Unis pour échapper aux impôts. L’interprète de «My baby just cares for me» n’a jamais su gérer ses affaires, et n’était pas non plus entourée des bonnes personnes. Ruinée, seule, atteinte d’un cancer du sein, addict à la morphine mêlée à de la cocaïne, la diva doit à tout prix gagner un peu d’argent. Un ami lui propose alors de prendre ses quartiers dans un célèbre hôtel de Casablanca, au Maroc, pour se produire au piano-bar de l’établissement et gagner quelques miettes. L’Afrique, cette grande militante des droits civiques la connaît bien, elle a même habité au Libéria et a déjà donné des concerts en Algérie au cours des années 1970. Mais là, la situation est différente. La chanteuse est obligée de jouer des hits sans valeur à des touristes bien souvent ivres et piètres spectateurs. Nina Simone tiendra quelques mois, jusqu’à ce qu’un client de l’hôtel lui demande de jouer une chanson qu’elle trouvait particulièrement ridicule. Enragée, Nina Simone claque le rabat de son piano et quitte la pièce, la tête haute. Elle quittera la ville blanche quelques jours plus tard.
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