Retour sur le combat mené par un grand Maghrébin en Syrie. Un épisode douloureux mais utile pour rappeler les liens intercommunautaires à l’intérieur du monde arabe.
Libéré du château d’Amboise en 1852 par Napoléon III, l’Emir Abdelkader quitte sa prison pour s’installer dans l’Empire ottoman. Et justement à Damas, où il acquiert un prestige au sein de la population locale et devient malgré lui un acteur incontournable de la vie politique. Lorsque la vague de massacres de chrétiens maronites atteint la capitale des Omeyyades, il intervient, à l’aide de ses troupes algériennes, pour sauver les persécutés ainsi que les ressortissants des pays occidentaux. Cette intervention fait de lui un héros en France, où il obtient la Grand-croix de la Légion d’honneur et il est même question de le nommer vice-roi de Syrie, à l’image de Mohamed Ali en Egypte. Pourtant, la carrière politique de ce chef algérien s’achève bien avec sa reddition en 1847. Le sort réservé à l’Emir Abdelkader, après sa reddition devant le général Bugeaud en 1847, est l’exil. Il exprime alors sa volonté de finir ses jours à Alexandrie ou à La Mecque, mais les Français refusent d’installer en terre musulmane celui qui, en rassemblant autour de lui les tribus, leur a livré des combats sans merci durant treize ans. Ainsi, il est installé avec sa famille et sa suite d’une centaine de personnes dans un vieux château d’Amboise après deux courts séjours dans un fort à Toulon puis un château de Pau. L’arrivée au pouvoir de Napoléon III en 1852 change la donne.
Par Salma Hargal
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