Pensé et construit sur les critères urbains d’une ancienne médina, le quartier casablancais des Habous est un cas unique au Maroc. Conçu en 1917 pour abriter les populations « indigènes », il est devenu, avec le temps, l’une des principales attractions de Casablanca. Histoire d’un lieu qui a échappé à son destin.
Des rues coquettes et propres, une vaste esplanade où jouent les enfants, des échoppes tout en couleurs et quelques touristes qui déambulent en toute quiétude. Oui, nous sommes bien à Casablanca. Plus précisément dans le quartier des Habous qui jouxte le palais royal. Ce lieu si particulier est devenu ces dernières décennies un incontournable de la ville blanche. Les familles y flânent en fin de semaine et les rares touristes à visiter la capitale économique ne manquent pas d’y faire leurs emplettes. Un lieu devenu tendance et à la mode, une caractéristique que ne laissait pourtant pas présager sa construction. Car, en 1917, date du début des travaux, l’idée du Résident général, le maréchal Lyautey, est d’éviter la mixité sociale et ethnique. Alors que l’édification d’une ville européenne et moderne est déjà en bonne marche, les autorités du Protectorat font face aux défis de loger les populations marocaines. Fidèle à son idéologie de séparation entre musulmans et Européens, Lyautey invite les urbanistes et architectes, dont Casablanca est devenu le terrain de jeu favori, à penser un lieu en périphérie de la ville, capable d’abriter les Marocains résidant déjà à Casablanca, mais surtout ceux qui sont attirés par les nouvelles richesses qu’offre la ville.
Par Sami Lakmahri
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