Décédé le 7 novembre dernier, Rachid Skiredj est un personnage incontournable de l’opposition au régime de Hassan II. Après avoir été parmi les fondateurs du redoutable CAB1, il devient une proie chassée par ce même appareil sécuritaire qu’il a contribué à créer. Il passe le reste de son existence à fuir les fantômes du passé.
Dans l’après-midi du 18 novembre 2016, la famille et les amis de Rachid Skiredj sont regroupés dans l’enceinte de l’aéroport Ibn Batouta de Tanger. Ce retour définitif, après un exil de plus d’un demi-siècle, s’est longtemps fait attendre. Rapatriée par ses proches dans un cercueil, la dépouille de Rachid Skiredj est enterrée le jour même dans un cimetière de sa ville natale. Un triste épilogue, tant l’ancien militant n’a jamais exprimé le souhait de finir ses jours au Maroc. Une première occasion s’est pourtant offerte à lui le 20 août 1981, lorsqu’un communiqué de la MAP annonce officiellement l’amnistie accordée à 18 personnalités. Dans cette liste, aux côtés de Fqih Basri, Bensaïd Aït Idder, Ismaïl Sebbata et d’autres, figure le nom de Rachid Skiredj. Les anciens bannis sont invités à regagner la patrie. Pratiquement tous répondent à la main tendue. Pas Rachid Skiredj. Car depuis sa fuite rocambolesque en 1963, l’ancien collaborateur d’Ahmed Dlimi n’a jamais envisagé un retour durable à son pays natal.
Par Sami Lakmahri
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