Washington a déclassifié une nouvelle fournée de câbles diplomatiques dédiés à l’Afrique du Nord au cours de la période 1977-1980. On y apprend que les Etats-Unis doutaient de la manœuvre marocaine concernant le Sahara.
Les archives de la CIA récemment déclassifiées témoignent d’une administration américaine -sous le président Carter- très hésitante face au conflit du Sahara. D’autant que le monde est en pleine Guerre froide. D’abord, en juin 1975, à la veille de la Marche Verte, les Etats-Unis optent pour une autonomie du Sahara afin de calmer le Maroc et l’Algérie. La solution est rejetée par HassanII et boudée par Boumediene. Face à ce blocage, les Etats-Unis finissent par considérer que le Sahara n’est pas une priorité, du moins jusqu’à ce qu’une guerre éclate entre le Maroc et le Polisario. En 1978, Washington accepte l’idée d’une administration conjointe du territoire contesté, entre Nouakchott et Rabat, en faisant référence au Protectorat. Puis, consciente de la connotation péjorative de cette option, l’administration Carter revient à la solution de l’autodétermination afin de ne pas froisser ses alliés africains. Sur le terrain, des câbles datant de 1977 et 1978 évoquent l’anxiété de Hassan II face au manque de coopération militaire des Américains. Alors que le Maroc réclame des avions de lutte antiguérilla et des hélicoptères Cobra, Washington refuse et exige des réformes politiques de la part du Maroc. L’administration Carter fait aussi pression sur le royaume pour que des chasseurs F-5, livrés dans le cadre d’un accord passé en 1960, ne soient pas utilisés dans ce conflit. Hassan II, quant à lui, qui promet de ne pas entraîner les Etats-Unis dans un « nouveau Vietnam », joue la carte de « l’expansionnisme soviétique » tout en négociant le retrait des bases américaines du Maroc contre la possibilité d’utiliser des points d’accostage sur la façade Atlantique et l’installation de stations de surveillance satellitaire.
Toujours en forme zaman!!!