La première et dernière visite en tant que chef d’Etat de l’ancien roi d’Espagne, Juan Carlos, en novembre 2007, à Sebta et Melilia, avait été vécue comme une “provocation” par Rabat. Récemment, à l’occasion d’une réunion-bilan sur le règne de Juan Carlos entre anciens ministres espagnols des Affaires étrangères, Miguel Moratinos (ministre socialiste de 2004 à 2010) s’est confié sur ce voyage officiel : «Juan Carlos voyait que les années passaient et que son temps en tant que roi était sur le point de toucher à sa fin. Or, il ne souhaitait pas s’en aller sans visiter tout le territoire national». Ainsi, Juan Carlos s’est appuyé sur les socialistes espagnols, qui avaient une relation de confiance avec les officiels marocains. Des négociations entre les deux pays, toujours secrètes, ont alors été entamées pour répondre à “l’obsession légitime” de Juan Carlos. Pourtant, lorsque le voyage a eu lieu, le gouvernement Abbas El Fassi avait exprimé «son vif rejet et sa nette réprobation de la visite aux villes marocaines spoliées» et rappelé l’ambassadeur à Madrid, Omar Azziman, pendant trois mois. À la même époque, un certain Abdelilah Benkirane, membre de la commission parlementaire des Affaires étrangères, avait, quant à lui, évoqué la possibilité de réaliser une “seconde Marche Verte”, tout en affirmant que cette visite de Juan Carlos ne conduirait pas à “une grave crise politique”. Ou comment jouer aux équilibristes.
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