Le mémoire en médecine du capitaine espagnol Ignacio Iribarren Cuartero, qui a observé une tribu du Rif dans les années 1930, nous livre un précieux témoignage sur le mode de vie et la santé de nos aïeux.
Nous sommes en mai 1940. Le monde est entré dans une conflagration générale. Comme durant la Première Guerre mondiale, l’Espagne est un pays neutre. Dans la capitale espagnole, un médecin militaire, le capitaine Ignacio Iribarren Cuartero, présente devant l’Université centrale de Madrid (ancienne appellation de l’Université complutense de Madrid) son mémoire de doctorat. Le travail, qui englobe les années 1930, n’est pas très volumineux. Une quarantaine de pages tout au plus, dont quasiment la moitié est constituée de graphiques, de plans, de reproduction d’étranges morceaux de textes arabes manuscrits et de photos, beaucoup de photos.
Un mémoire en médecine, quoi de plus banal ? Sauf que des mémoires comme celui-là, il n’y en a pas beaucoup. Si le protectorat français a produit une assez importante littérature médicale coloniale sur le Maroc sultanien, la partie espagnole, le Maroc dit khalifien, est resté très pauvre en la matière. On connaît seulement trois mémoires de ce type. Autant dire qu’ils sont rares pour une période de protectorat qui a pourtant duré 44 ans. Sobres et succincts, ces mémoires sont néanmoins de précieux documents qui nous permettent aujourd’hui de posséder une copie conforme de la vie sociale de nos grands-parents, et surtout de redécouvrir les maux dont ils souffraient.
Par Adnan Sebti
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bonjour,
votre site et cet article sont très intéressant ,
serait il possible d’avoir accès au mémoire du capitaine espagnol ?
avez vous des photos ancienne de cet région du rif ?
cordialement
Mimoun
Et dire malgré cela que la colonisation n’a pas été bénéfique à ce Maroc moyenâgeux!!!!
A cause des maladies et d’un taux de mortalité élevé la population de notre pays est restée stationnaire pendant des siècles jusqu’à l’arrivée du colonisateur et l’introduction des vaccins et des méthodes d’hygiène… Alors se produit le boom démographique et l’ironie du sort veut que les nouvelles générations issues de ce boom soient redevables pour leurs vies à »l’ennemie » qu’il ont combattu ou cru combattre pour acquérir »l’indépendance »…
L’appréciation de la colonisation est à reconsidérer dans notre histoire officielle.
Si tu as lu le texte jusqu’au bout tu aura compris que les maladies décrites n’ont été soignées et prise en charge non pas par les colonisateurs mais par les marocains eux même des decennies après….
Oui mais après avoir reçu les « techniques » que EUX leur ont enseignées. Je ne fais pas l’apologie de la colonisation, mais les faits sont la. Et si on doit blâmer qqn. Eh bien c’est simplement nous même. Ou plus précisément nos élites ancestrales qui ont tout fait pour maintenir leurs peuples dans l’ignorance et l’obscurantisme Beaucoup de choses peuvent être dites en procès contre ceux qui nous ont précédés et contre ceux qui de nos jours encore continuent à reproduire les mêmes schémas qu’ils ont hérités en copier coller..
Je suis effaré de découvrir qu’il existera toujours des collaborateurs avec l’ennemi pour mépriser son propre camp.
les bienfaits de la colonisation comme vous aimez a dire monsieur ne se résument qu’à la spoliation,l’avilissement d’un peuple car comme disait abdelkrim El khattabi ,il recherchait un partenariat pour faire bénéficier son peuple de l’apport occidental mais en face ces occidentaux ne nous voyaient que comme des gens inférieurs a dominer.
Bonjour,
Serait il possible d’avoir accès à ce mémoire ainsi que aux autres travaux a propos des Beni Said ?
D avance je vous remercie pour votre réponse
Cordialement
Mimoun Ben Lamine
Je découvre vos publications avec beaucoup de plaisir. C’est l’histoire de ce Maroc profond qui révèle des pans sociologiques et anthropologiques très édifiants du temps du protectorat. Si certaines études sur la tribu de Temsamane existe, prière de la publier.
Oui, l’histoire du nord du Maroc est plus dramatique que le reste. Une colonisation passive serait mieux ! Nous avons payé cher la guerre coloniale perdue contre les espagnoles et la maladresse en vers le prince Hassan à l’indépendance. De ce fait, les quelques années après l’indépendance étaient pires. Même plus récemment, en 1971 le choléra à fait des milliers de morts; à Driouach, il y avait un seul médecin (français) pour toute la région qui est la plus dense de tout le Maroc. C’est de l’histoire, faisons tout pour que cela ne se répète pas.