En 1930, le dernier khédive d’Egypte, Abbas Hilmi, se rend au Maroc en plein hiver. Sûrement pas pour passer des vacances…
C’est un bien étrange voyage. Un périple qui a allumé toutes les alertes et fait craindre à la Résidence générale de France au Maroc que quelque chose se tramait à Londres ou à Istanbul, donnant ainsi la fâcheuse impression que les fondations du Protectorat étaient bien fragiles. Il s’agit du voyage effectué en 1930 au Maroc par le dernier khédive d’Egypte, Abbas Hilmi. Cet ancien monarque, chef d’Etat depuis 1891, avait été destitué par les Britanniques en 1914 pour s’être rangé derrière les Ottomans au début de la Première guerre mondiale et d’avoir soutenu le mouvement nationaliste égyptien. Depuis, il n’avait cessé de comploter, d’abord contre les Britanniques, ensuite contre les Français.
En 1930, il décide donc de faire un voyage au Maroc. Un ex-souverain arabe qui se rend dans un autre pays arabe est à l’époque un événement considérable, porteur de nombreuses suspicions. Abbas Hilmi était vu comme un très probable candidat à un retour sur le trône de son pays d’origine. On pensait même à lui pour le trône d’Arabie Saoudite, peut-être même celui d’un grand empire arabe englobant la Palestine, la Syrie, la Transjordanie et l’Irak. Donc, voilà un homme qu’il fallait surveiller de près.
Par Younes Messoudi
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