Un père et un fils, mais surtout un roi et son successeur. Le prince héritier Moulay Hassan est en 1956, censé suivre la politique imprimée par son père, le roi Mohammed V. Seulement, les deux hommes ne partagent pas forcément les mêmes opinions. C’est le cas concernant la question sensible de la Mauritanie. À l’indépendance du Maroc en 1956, l’Armée de Libération Nationale entend réintégrer les Provinces du Sud alors sous la coupe des Espagnols et des Français. Parmi les zones disputées se trouve le territoire de la Mauritanie actuelle. Alors que le souverain marocain souhaite soutenir l’action armée de l’ALN dans la cadre de sa politique anticolonialiste, le prince héritier se projette déjà dans une future intégration du Maroc au sein du Bloc occidental. Une perspective qui impose la prudence face aux derniers résidus coloniaux dans la région. Un autre élément conforte le choix du futur Hassan II à ne pas s’engager autant que son père dans le renforcement des forces de libération du Sud. Le prince connaît bien l’Histoire de son pays et sait donc que la plupart des renversements dynastiques y trouvent leurs origines. Comme l’Armée de Libération du Sud est composée majoritairement de sympathisants de Mehdi Ben Barka, pas franchement le plus fervent des monarchistes, Moulay Hassan considère l’entreprise plutôt risquée pour le trône. Il se plie finalement aux décisions du roi du Maroc. En 1959, il va à New York pour défendre les revendications marocaines sur la Mauritanie devant l’Assemblée générale de l’ONU.
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