En matière agricole, les autorités du Protectorat français avaient un grand rêve pour le Maroc, celui de le transformer en une Californie de l’empire colonial français. Un jardin maraîcher et un verger pour subvenir aux besoins de la métropole et bien plus. Une ambition qui allait façonner l’agriculture marocaine pour toujours.
L’Américain qui débarque au Maroc, ou le Marocain qui met le pied sur le sol californien pour la première fois, ne tarde pas à réaliser la parenté naturelle entre les deux territoires. Tous deux jouissent d’un climat sec de type méditerranéen et reçoivent une pluviométrie relativement importante, venant de l’ouest et arrêtée par des montagnes situées plus à l’est. La Californie et le Maroc sont sur la même latitude et leurs côtes sont baignées par des courants marins dont l’effet principal consiste en un climat sec et des sols plutôt arides, nécessitant une irrigation importante. Casablanca et Los Angeles sont presque sur le même parallèle et ont des moyennes de pluviométrie et de température à peu près identiques. Le résultat est la présence d’une végétation similaire : des vignes, des oliviers, des orangers, des amandiers, des palmiers, et, avec la manipulation de l’homme, même l’arganier, pourtant emblème écologique national, a trouvé une deuxième patrie sur les côtes du Pacifique.
Historiquement, les Californiens étaient les premiers à s’intéresser à la flore marocaine en cherchant à domestiquer certaines plantes méditerranéennes. C’est le cas surtout au cours de la colonisation de la Californie entre 1900 et 1930. Des explorateurs et des botanistes américains allaient sillonner le monde à la recherche de plantes qui auraient une valeur économique pour le Golden state.
Par Mohamed El Mansour
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