Des éléments historiques, culturels et politiques tendent à montrer un attachement aussi fort qu’ancien des Marocains à la Palestine.
L’une des preuves de l’attachement pluriséculaire des Marocains à la Palestine est le grand nombre de fondations religieuses marocaines (habous) à Jérusalem, dans ses deux parties, Est comme Ouest. Ils seraient même les premiers en nombre, si l’on en croit l’historien Abdelhadi Tazi. D’ailleurs, l’endroit acquis pour servir de terrain à l’ambassade américaine dans la ville sainte était la propriété d’une fondation religieuse (waqf) marocaine. De même, la Cité des Marocains (Hay-Al-Maghariba) était, jusqu’à la conquête israélienne de 1967, l’un des quartiers les plus peuplés et les plus proches des lieux saints d’Al-Qods. Cette cité sera rasée par les Israéliens immédiatement après la guerre.
Concernant plus précisément la cause palestinienne, qui commence à devenir populaire dans le monde musulman pendant l’Entre-deux-guerres, les notables et jeunes instruits de la ville de Fès seront les premiers de tout le Maghreb à protester auprès du Premier Ministre britannique, suite à des affrontements entre migrants sionistes et Palestiniens, à la fin de l’été 1929. Dans une pétition qu’ils adressent au Sir Mc Donald sous couvert du consul du Royaume-Uni à Fès, datée du 6 septembre 1929, ils informent le gouvernement de Sa Majesté de leurs protestations « violentes, dures et fermes » (ce sont leurs propres termes), suite à la répression des Palestiniens par les forces publiques coloniales et aux dégâts causés aux lieux saints musulmans, notamment à la mosquée Omar Ibn Al Khattab. Selon le périodique français Le Matin du 13 septembre de la même année, la pétition réunit des milliers de signatures de toutes tendances et de toutes extractions sociales. Ainsi, le journal fait remarquer que c’est la première fois, à Fès, que les représentants du vieux Maroc et les jeunes à l’éducation moderne expriment publiquement leur accord sur un sujet politique.
Par Maâti Monjib
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