Retour sur le parcours de Mohamed Zerktouni, dont le nom est intimement lié à la résistance du peuple marocain.
Zerktouni n’est pas qu’un boulevard, clama le poète Hassan Najmi. C’était une génération après qu’eut lieu le martyre de Zerktouni. Une génération pour qui la grande figure de la résistance marocaine commençait à s’effacer de son imaginaire collectif. Pourtant, c’est tout sauf anodin qu’au lendemain de l’indépendance, chaque ville marocaine jusqu’à la plus petite avait donné son nom à l’une de ses artères. Il était la figure emblématique de la résistance, à l’instar d’un Jean Moulin tombé pour la France. La journée nationale de la résistance coïncidait avec l’anniversaire de sa mort le 18 juin, immortalisée par un discours que Mohammed V prononça sur sa tombe le 18 juin 1956, l’année de l’indépendance. L’année suivante, c’était le prince héritier Moulay Hassan, le futur Hassan II, qui allait se recueillir sur sa tombe pour le même anniversaire. Zerktouni que la vie pouvait appâter par ses attraits, car il était bel homme, n’était pas dans le dénuement, au fait de la culture moderne, il avait pourtant choisi de prendre les armes, et dans le feu de l’action, face à un examen de sa vie, avait opté pour le martyre en se donnant la mort pour préserver l’organisation. Quand les services de police l’appréhendèrent le 18 juin 1954, tous les membres de la résistance furent pris d’effroi, car c’était lui qui détenait les ficelles de l’organisation de la résistance. Les services de police finiraient donc par tout savoir et par tout démanteler.
Par Hassan Aourid
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