Le samedi 12 décembre, Al Adl Wal Ihsane organisait le troisième anniversaire de la disparition du cheikh Abdesslam Yassine, le guide spirituel de la Jamaâ. Comme l’année dernière, les « frères » ont tenu à inviter les « camarades ». Ainsi, j’ai reçu des amis du cheikh Yassine une aimable invitation à prendre part à cette commémoration. La forme donnée à cette commémoration est celle d’un colloque. Le thème portait, l’année dernière, sur la pensée de Yassine. Cette année, c’est sur « les mutations en cours dans la région, et les responsabilités des élites et des peuples ». Le public est majoritairement celui de la Jamaâ. Quant aux invités, ils se composaient de personnalités maghrébines et arabes de sensibilité islamiste, dont des parlementaires algériens et tunisiens, en plus d’une dizaine de « camarades » de gauche et de quelques hommes d’affaires. Les cadres du PJD, invités eux aussi, brillaient par leur absence. Hasard ou positions concertées, la question reste sans réponse ! Quant à moi, en dépit des réticences de mes amis, j’ai décidé comme l’année dernière de répondre présent à ce genre d’invitation. Ma conviction profonde est que les Marocains se doivent de produire leur propre modernité. Pour cela, la société marocaine devrait produire du « commun », c’est-à-dire une vision commune de l’avenir où la diversité des référents idéologiques s’articule positivement avec un système de valeurs qui permet non seulement « un vivre ensemble » dans la paix et la stabilité, mais aussi des compétitions civiles et pacifistes entre acteurs d’obédiences différentes. La société marocaine de demain, que j’appelle de tous mes vœux, celle à laquelle j’attribuerai les adjectifs de productive, solidaire, démocratique et équitable, n’est ni une société de gauche, ni de droite. Elle n’est surement pas conservatrice dans sa majorité. Elle est moderniste selon l’acception universelle du concept. Elle n’est pas une copie de la modernité occidentale. La modernité marocaine est une production endogène. Elle est en même temps une rupture et une synthèse. La société en général, et marocaine en particulier, n’est pas un tout homogène. C’est un ensemble d’acteurs en interaction. Ils baignent dans une sorte de « magma » qui les lie et qui façonne la matrice mère où évoluent leurs différences. Les historiens nomment cela la « mentalité ». La rupture qui permettrait l’amorce du processus vers la modernité se situe à ce niveau mental qui commande aussi bien les modes culturels et les comportements sociaux. La synthèse qui donnerait à la modernité ses contours et ses couleurs marocains, ne peut s’opérer dans l’exclusion. Les dictats, en dépit et peut être grâce à la force de conviction qui les motive, ne produisent que des avortements et de la violence préjudiciable aux vainqueurs et aux vaincus de l’heure. Sur cette base, et en tant qu’homme de gauche, j’ai fait mon deuil de la révolution marxiste-léniniste, de la dictature du prolétariat, de la société sans classes, et même de la révolution nationale démocratique. La société marocaine moderniste de demain ne verra le jour que si elle est la construction commune du nationaliste, du marxiste, de l’islamiste, du monarchiste, du libéral, de l’amazigh, de l’hébreu, du laïc, de l’agnostique, du rifain, du sahraoui… Et de l’homme et de la femme. Alors dans cette perspective, que d’aucuns qualifieraient d’utopique, quelle place donner au dialogue gauche-islamistes ? Une place centrale. Leurs oppositions dans le passé, voir leurs affrontements sanglants, n’ont fait que servir le despotisme et la conservation dans leurs formes les plus rétrogrades. Aujourd’hui, la gauche non gouvernementale, en dépit de sa faiblesse en nombre d’adeptes, est un véritable laboratoire d’idées innovantes et une force de proposition qui fait la différence avec la platitude ambiante. Quant à la Jamaâ d’Al Adl Wal Ihssane, elle est le produit de la religiosité marocaine, un produit du terroir. Après la mort du Cheikh Yassine, elle est en mutation, à la recherche d’un positionnement dans les champs social et politique. Elle est proche d’une rupture. Mais elle a peur de se saborder. Des prémisses positives ont retenu mon attention. L’an dernier, on ne parlait plus de « l’immunité intellectuelle » du guide. On parlait de l’évolution de sa pensée. On tolérait l’analyse critique de ses ouvrages. On mettait en relief l’homme et non le messie ! Cette année, on parlait de la centralité de l’homme (et la femme) dans l’action de changement. Bien entendu avec la bénédiction de dieu, mais l’action est humaine. Une des femmes de la Jamaâ, une dirigeante, a même parlé de « séparation des pouvoirs » comme condition du changement. L’ouverture de la Jamaâ sur la gauche non gouvernementale n’est-elle qu’une manœuvre conjoncturelle pour briser le « siège » dressé autour d’elle par les services de sécurité de l’Etat ?
Certains de mes amis pensent cela. Quant à moi, je crois aux bienfaits du dialogue, surtout quand il est organisé sans conditions, en toute transparence, et dans la liberté de penser et d’agir. Je préfère, en ce début de l’année 2016, croire que je participe à l’éclosion d’un dialogue constructif entre intelligentsias de référentiels différents. Je m’approprie le « pari de Pascal ». Si cela aboutit, le Maroc évitera peut-être le chaos et la marche vers la modernité marocaine inaugurera son premier pas. Si l’espoir s’évapore et le dialogue laisse la place à l’affrontement, alors je n’aurai perdu que mes illusions !
Par Mostafa Bouaziz, conseiller scientifique de Zamane
produire notre propre modernite, et avoir une vision commune ou la diversité ideologique avec un système de valeur pour un vivre ensemble dans la paix, c’est un projet qui releve jusqu alors du domaine de reve, vu ce que ce pays a traversé depuis l’independant, des crises et sur tout les niveau economique, plotique et sociale. mais les problèmes vont perdurer , a moins qu’il ya une intevention divine, ou une intervention etranger, peut etre un jour, une societé mondiale, avec des constitution, et dont le maroc entre autre ne represente qu’un canton dans un parlement mondiale, a defaut de quoi, je tres ^pessimiste, je ne vois pas des premisses de changement, et pour cause, sur le champs poltique , que des opportunistes, des arriviste,cette situation dans laqulle on vit aujour d’hui a ses raison, comme dit le dicton français il n’ya pas de fuméé sans feu,par ailleur, des partis politique des coquilles vides, des corps sans ame, a coté de ceux ci,des mouvement islamique, les uns comme les autres puisent leur ideologie, dans des references non conforme, a l actualite, si j’ose emprunter les termes nietchienne,des references intempestives ( consideration intepestive), les uns comme les autre croient au dogmes, dogme politque, et dogme islamique, attention je suis de confession musulman , je n’ai rien contre l’islam.
a mon avis personnel,le mal qui ronge non seulement le maroc, mais aussi tout le monde arabe,c’est le manque d’une logique interne, c’est la rationalité dans le sens exact de terme, commune, surlaquelle repose une culture de dialogue. a defaut de quoiquoi,les partis politique continueront des slogon d’ailleurs ,du monde occidental, des concepts sans examen minutieux, et sans travail d’adaptation et d’appropriation,resultat, on singe les autre ce qui veut dire une dependance, comme il l’est aujourd hui et sur tout les nivaux. pour revenir au concept,gilles deleuse, un philosophe français connu, par ses positions politique, n’a pas tort lorsqu il dit la philosophie c’est la creation des concepts.au moment ou tous les philosophes de la deuxieme partie se 20eme siecle, ne jurent que par le marxisme et l’existentialisme, gille deleuse, se voue corps et ame, a etudier l’histoire de la pensee et des concepts, .ses œuvres connaissaient une parution retentissante, et d’ailleurs c’est ce qu il a fait notre phiolosphe, historien et romancier Abdellah laroui .apres la parution de l’ideologie arabe contemporain ,et d’autre livres plus tard, malgré les echos que connaissait ces œuvres , il demeure incompris , un appel dans monde des sourds, du coup il entreprend un projet des etudes des concepts des les débuts des annees 80, il consiste d’aborder les concepts, fondamentaux du monde occidentale, ,telle que l ideologie,, etat,, la liberté etc.. c’est une manière de jetter un eclairage sur l’environnement les conditions de leur emergence, et puis leur evolution et leur , rebondissement et tout cela pour but pour, une vision plus claire et plus nette,c’est qui permet , d avoir une methode car sans vision claire , la methode, jamais saine, la vison et la methode sont indisociable,l’un ne va pas sans l’autre, a propos de la vision et la methode , mohamed abed jabiri, auteur de la crtique de la raison arabe, de son cote , a dresse un etat des lieux,de la pensee arabe, d’où il en ressort,un eclatement dans la representation arabe. le diagnostique, de la raison arabe, prescrit qu’il souffre de trois états qui cohabitent en nous , consciement ou inconsciement ,et cause un effet devastateur. cela se traduit par, soit par une alienation totale a tout ce qui est etranger, je veux dire la culture occidentale, soiT par un repli sur soi, la recherche d’un monde ideal, de l’epoque de l’apogee de l ‘islam du coup l’homme arabe ,ne voit jamais son present, son regard attiré vers le passé ou un avenir prometteux comme celui de l’occident moderne.
bref, pour moi, ce qu’on doit retenir de l’occident, et de la modernite, la democratie, c’est pas la meilleur des regimes poltique , maisl’histoire a montre qu’il est la meilleure, comme dit churchul, et puis la rationalité, dont les traces se trouvent dans notre patrimoine culturel, et dans notre passé glorieux