Il y a des concepts qui font débat et alimentent indéfiniment la polémique. C’est le cas de la modernité, et le débat sur ce concept est inépuisable parce qu’il implique de nombreuses dimensions, et pose en même temps des interpellations critiques concernant son contenu, son évolution, son identification, ses ambigüités et ses paradoxes. Il fait appel de surcroît à des lectures différentes et revêt un aspect fondamental, celui des processus d’évolution des sociétés humaines.
Le retour sur ce concept, tant galvaudé et parfois dégradé, n’est pas de savoir quels sont les partisans du pour et du contre, ceux qui veulent en finir avec la modernité et ceux qui veulent la réinventer, mais de repenser la modernité dans un contexte d’accélération du changement et de transformation profonde de nos sociétés contemporaines. Au fond, le défi d’aujourd’hui, dans ce contexte de ruptures et de déchirements culturels, d’opposition de modèles antagonistes, tradition et modernité, n’est pas de savoir quel est le géniteur de la modernité, mais de la redéfinir à partir de deux valeurs fondamentales : l’humanisme et l’universalisme. Ce qui pose problème, ce n’est pas tant la modernité elle-même, ce sont plutôt les inégalités qu’elle engendre, les divergences qu’elle suscite et les interprétations qu’elle véhicule. La modernité est un concept totalisant autour duquel se pose la question de renouvèlement du projet de société que nous devrions reconstruire sur la base de nouveaux paradigmes et de nouvelles valeurs (la place de l’homme dans le monde et les rapports à entretenir avec les autres peuples). Elle renvoie automatiquement à la régénération des idées et à un examen critique des avatars qu’elle génère, des inégalités et des ambigüités qu’elle recèle. D’une modernité inégale et discriminante dans tous les domaines de la vie sociale, économique, scientifique, culturelle et technologique, entre les pays développés et ceux qui aspirent au développement, entre les peuples du Nord et ceux du Sud, entre ceux qui n’arrivent pas à transcender les clivages identitaires et ceux qui ne cessent d’inventer l’histoire pour être les maîtres de la terre et de la nature, du progrès et de l’innovation. Comment faire pour inverser la tendance et faire de la modernité un projet sociétal où la démocratie serait à l’honneur dans tous les pays du monde, fondée sur les valeurs de dignité, de partage, de respect des droits, de liberté, de fraternité, de responsabilité, de solidarité, d’entropie, d’altérité et de cohésion sociale ?
Dans ce monde surchargé de querelles idéologiques, politiques et surtout religieuses, nous croyons que l’heure est à l’urgence parce qu’il nous faut débattre de nos divisions, de nos dispersions, de nos peurs et de nos angoisses si l’on veut arriver à les dépasser, à les gérer. Nous pensons aussi que le débat sur la modernité reste nécessaire malgré la profusion des travaux et rencontres sur la question, qui ne sera pas redondante, car tout n’a pas été dit, parce que tout se complexifie, à supposer qu’une telle question puisse être épuisée.
Un discours, des méthodes
Le discours sur la modernité appelle une attention particulière car il nous permet de mesurer la complexité de notre contemporanéité et, en même temps, il nous renvoie à nous-mêmes, à notre façon de regarder le présent et l’avenir, de prendre soin de la terre, de la nature et du développement durable. C’est pourquoi il est inutile de continuer à débattre sur les origines occidentales de la notion, de relever les doutes et les soupçons, mais de croire que la pensée de la modernité peut devenir un outil de réflexion et d’action indépendamment de ses origines européennes, il n’en reste pas moins que celles-ci ne sont pas neutres, qu’elles doivent être revisitées et leurs conséquences évaluées. Ce qui est important aujourd’hui c’est de s’interroger sur la cohérence de la pensée des lumières européennes et examiner ses rapports avec des mouvements qui se sont constitués en partie contre elle, sans oublier le fait que l’idée de modernité a beaucoup voyagé en rompant ses attaches historiques. Ainsi convient-il de faire une histoire des réseaux de pensée et des lieux de débats qui ont produit une pensée de la modernité dans diverses parties du monde. Plus encore, se pose la question de la production de la modernité endogène, celle qui tire sa force et sa définition des dynamismes tribaux, locaux et territoriaux – y compris ceux qui procèdent de la colonisation ou de la lutte contre elle.
Au-delà de l’histoire des idées et des différentes approches dominantes, la matrice fondatrice qui pourrait guider la réflexion actuelle sur la modernité est de se sortir de l’imbroglio doctrinal qui la caractérise et les ambivalences troublantes de notre société contemporaine, en vue de féconder un nouvel idéal fondé sur l’universalisme et la libération de l’homme des aliénations et des ambigüités de toutes sortes. La modernité ne peut être réduite simplement aux inventions et aux innovations, au changement des techniques et des instruments, elle est au cœur de la problématique humaine. Comment mettre l’homme au cœur de son temps et lui assurer les conditions d’intégration et de promotion sociale et politique ? Elle n’aura de sens que si elle contribue au développement d’une conscience sociale collective pour apprendre aux gens à s’aimer et à se respecter, à vivre ensemble et s’entraider, d’où l’intérêt d’une connaissance qui produit plus de convergences que de divergences, plus de lucidité que de cécité, laquelle impose une réforme de la pensée qui nous amènerait à nous reconnaître comme enfants de la terre, enfants de la vie, citoyens du monde, des humains tout court.
Perçue dans ce sens, la modernité serait un esprit, un ensemble organique de principes et de valeurs qui donnent un sens à l’évolution, lesquels sont actuellement en crise profonde et nécessitent une refonte intégrale dans les domaines du pouvoir, du savoir et des avoirs. Nombreux sont ceux qui affirment que la modernité est en crise, bien plus, elle est la crise elle-même et connaît aujourd’hui un vrai malaise dont les causes sont de trois niveaux. Le premier est d’ordre épistémologique. Nous ne comprenons pas ce qui nous arrive. Nous n’arrivons pas à trouver des solutions adaptées à nos maux. Nous ne savons partager ni les mêmes valeurs ni les mêmes visions du monde. Nous sommes plus en conflit qu’en dialogue, en guerre plus qu’en paix. Nous avons le sentiment que nous sommes entrés dans un processus de décadence et de violence sans fin. Pourtant, le progrès existe. La deuxième cause réside dans ce qu’on pourrait appeler la raison instrumentale qui s’appuie sur un usage abusif de la religion, de la politique ou de l’argent à des fins de domination et d’exploitation. La troisième raison a trait aux conséquences tragiques qui résultent de la montée en puissance des radicalités multiples, de l’intégrisme et du terrorisme qui accélèrent les processus d’atomisation des sociétés, entraînant des sentiments de haine et de violence, de détestations et de massacres. Les notions de blessure et de stigmate commencent à prendre une place particulière dans l’analyse théorique des vulnérabilités dominantes.
Partant de ces interrogations générales, le destin de la modernité reste dans tous les cas de figure tributaire du système d’éducation, ou plus exactement de l’économie des savoirs et de la société de la connaissance et l’instauration d’un modèle social fondé sur le savoir-vivre ensemble : le modèle de Cordoue. Un beau rêve.
Ali Sedjari, Professeur de droit public à l’université Mohammed V
je pense qu’il est tres important de demeler le vrai du faut c’est a dire la modernite en tant que telle et la modernite comme ideologie. le mot modernite comme dit l’auteur de texte a beaucoup voyagé. ce qu’il fait, il est surcharge du connotation. les occidentaux disent . grace a la modernite , on a reussi de sortir des tenebres pour voir la lumier. c’est a dire le progres et dans tous les domanies technologique sociales , economique et politique. faut -il croire ce que pretendent les occidentaux. avant de repondre , on doit faire la part du chose entre les constants et les variantes de la modernite. quoi que la modernite n’est pas une religion cependant certains partisants de la modernite voudraient en faire un dogme . en fait la modernite est une pheneomene historique que des etats connaissaient en partie et dans domaines diffrentes. et que les circonstances n’ont pas pu l’aider a attiendre sa maturite comme ‘il s’est manifesté completement au debut de 19 siecle. la modernite en un mot c’est la raison dans tous les domaines. inutile de gober toute la propogande ideologique. la modernite c’est la rationalite.ceci dit, la rationalite avec comme un compagnon necessaire la liberté qui sont les fondement de la modernité. suite a la reforme que napoleon a effectue dans toute la societe. d’abord la rationalite au sein de l’armee . puis l’adminstration;.l’enseignement qui etait sous l’autorité. de l’eglise. napoleon en donna une nouvelle direction dirigé vers les sceinces appliques comme les maths et le physqiue.puis a mesure que la raison fait de son prueve dans un domaine ; il passe dans un autre . avant de traverser tous les aspects de la vie. pour donner un exemple. que la raison est la maitre mot de la modernité. qu’est ce que la sociologie si ce n’est la methode des sceineces physiues applique au corps sociale. le capitalisme est la rationalite des moyens de production. bref la modernite c’est la methode rationel que l’occident s’en sert dans tous les spheres de la vie.la rartionalite et la libetré en matiere politique donne naissane au liberalisme c’est a dire la laicite. en matiere economique le capitalisme. est ce la modernite est une fatalite? pas la modernite en tant que l’ideologie , c’est a dire le cote litteraire; comme tentent les occidentaux de nous faire croire. la modenite comme l’a decrit notre philosophe a bdellah la roui.