Coup de tonnerre en Espagne suite à un éditorial acerbe vis-à-vis de la politique jugée « coloniale » de Madrid. Sebta et Melilia, les îles Canaries, tout y passe !
La crise économique espagnole exacerbe les tensions entre les ibériques. Dans un éditorial historique publié le 22 janvier dernier, le journal El Dia, basé aux îles Canaries, bouscule tous les fondements de la démocratie espagnole. Une attention toute particulière est accordée à la critique de la politique extérieure de Madrid. Le journal fustige particulièrement la présence « coloniale » de l’Espagne au Maroc en faisant référence aux enclaves de la côte méditerranéenne : « Sebta et Melilia ainsi que les îlots de la côte nord de l’Afrique sont des territoires appartenant au Maroc et, tôt ou tard, ils se trouveront à l’intérieur de ses frontières car le temps du colonialisme est révolu ». L’éditorial incendiaire qualifie l’Espagne de « nation décadente », tout en l’accusant de plonger « les Iles Canaries dans la misère du colonialisme espagnol et de sa bêtise politique ». Des îles qui justement ne se reconnaissent pas, selon le même journal, comme légitimement sous la souveraineté ibérique. De fait, le rôle du Maroc y est également évoqué : « Nous sommes en Afrique et nous ne figurons pas dans l’organisation administrative de Rabat, mais seulement pour le moment ». En ces temps difficiles, la sacralité de « l’intégrité territoriale » espagnole est sérieusement secouée.