Après sa projection au 68e Festival de Cannes, le dernier film de Nabil Ayouch, Much Loved, a été interdit au Maroc. Ni le ministère de la Communication, ni le Centre cinématographique marocain n’assument clairement cette nouvelle interdiction. Une confusion qui n’est pas inédite. Depuis une décennie, le royaume est souvent pointé du doigt pour son intolérance face à la création artistique. En 2003, Une minute de soleil en moins, un autre film de Nabil Ayouch, est censuré. Ces interdictions ont été justifiées par la présence de scènes « explicites » dans les deux opus. En 2014, deux autres interdictions ont privé les spectateurs marocains des films Noé, de Darren Aronofsky, et momentanément d’Exodus. Le réalisateur de ce dernier, Ridley Scott, a fini par retirer des séquences qui mettaient en scène Dieu.
Par Sami Lakmahri