C’est une première dans l’histoire moderne de l’autorité papale. Le Pape Benoit XVI a créé la surprise en annonçant hier, en latin, la renonciation à son pontificat. « Je suis convaincu que mes forces, vu mon âge avancé, ne me permettent plus d’exercer correctement le ministère » a expliqué le Saint-Père allemand âgé de 85 ans. Successeur de Jean Paul II, Joseph Alois Ratzinger de son nom, va surement chambouler les habitudes du Vatican. Cependant, il n’est pas le premier pontife a « démissionné ». En effet, l’histoire dénombre sept autres Papes ayant renoncé à leur charge, que ce soit de par leur plein gré ou suite à des pressions extérieures.
Clément I, 4ème évêque de Rome de l’an 92 à 97 apr. J.-C.
Pontien, 18ème pape de l’Église catholique romaine, de 230 à 235, dans un empire romain ou l’anarchie militaire règne.
Silvère, 58ème pape, de 536 à 537, il fut contraint d’abdiquer car accusé d’avoir pactisé avec les vandales, sachant que l’empire Romain d’Orient venait de déclencher « la guerre des Goths » qui durera une dizaine d’années.
Benoit IX, 147ème pape, et l’un des plus jeunes puisqu’il n’avait que 16 ans lorsqu’il devient Pape. Il cumula trois « mandats » pour une durée totale de douze ans. Il abdiqua en 1045, alors que les tensions entre les aspirants au titre pontifical devenaient plus féroces. Beaucoup racontent qu’il aurait démissionné afin d’épouser l’une de ses cousines. Toutefois, il sera réinstaller sur le trône de Pierre pour un troisième mandat entre novembre 1047 et juillet 1048 avant de prendre la fuite pour échapper à un parti romain qui se prononce contre lui et fait élire un nouveau Pape, Léon IX.
Grégoire VI, sera le successeur de Benoit IX en 1045, mais il est obligé d’abdiquer un an plus tard car il est accusé d’avoir acheté son trône.
Célestin V, 192ème pape, nommé contre son grès à l’âge de 80 ans, il démissionne après seulement 5 mois de fonction après qu’il ait officialisé une loi permettant aux pontifes de renoncer à leur charge. Il revient à sa vie d’avant à savoir ermite.
Et enfin le dernier pape à avoir démissionné en 1415 est Grégoire XII. Il agit ainsi pour mettre fin à la crise du grand Schisme d’Occident ayant partagée pendant quarante ans la chrétienté catholique en deux pouvoirs et ce en pleine guerre des cents ans.
Les renonciations papales, historiquement parlant, traduisaient un contexte politique tendu, puisque l’Eglise avait une place prépondérante dans l’exercice du pouvoir. Serait-ce le cas pour la démission de Benoit XVI ? Probablement pas. Mais rappelons tout de même l’affaire « Vatileaks », le scandale en Mai 2012 révélant, entre autre, des pratiques de corruption liées au Vatican.
Jad Mouride