Autrefois, le Maroc ne disposait pas d’un ministère de l’Intérieur, ni d’aucun ministère pour être plus précis. C’était le sultan qui commandait tout et concentrait entre ses mains toutes les affaires du pays.
Armée, défense, sécurité intérieure, relations avec le monde extérieur, finances et impôts, administration territoriale… tout était entre les mains du sultan, de sorte que rien ne semblait lui échapper, sur la portion du territoire national qu’il contrôlait évidemment.
Dans le Maroc traditionnel, le sultan gouvernait le pays d’abord à travers ses frères et ses fils, qu’il nommait comme khalifas dans les grandes villes et régions du Maroc. Quand la capitale se trouvait à Fès ou à Meknès, le sultan devait nécessairement avoir un khalifa à Marrakech pour s’occuper des régions méridionales du royaume. Moulay Ismaïl avait placé plusieurs de ses fils à la tête de régions comme le Tadla, le Souss ou le Haouz. Dans ces conditions, les princes-khalifas remplissaient la fonction de wali et les gouverneurs ou les caïds des tribus, nommés par dahir sultanien, devaient répondre au sultan et à son khalifa en même temps. Mais comme les pouvoirs des khalifas n’étaient jamais définis avec précision, les gouverneurs se trouvaient souvent dans des situations inconfortables à cause de l’abus de pouvoir dont ils étaient victimes de la part de princes manquant d’expérience politique d’une part, et, d’autre part, qui pouvaient passer plus de temps à la recherche des plaisirs qu’à s’occuper de la population.
Par Mohamed El Mansour
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